
Photo diffusée par l'agence de presse officielle de Pyongyang KCNA montrant le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un au téléphone, le 12 août 2025 en Corée du Nord ( KCNA VIA KNS / STR )
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un s'est dit prêt à reprendre contact avec les Etats-Unis si ces derniers renoncent à l'idée de priver son pays de ses armes nucléaires, ont rapporté lundi les médias officiels de Pyongyang.
"Si les Etats-Unis abandonnent leur obsession délirante pour la dénucléarisation et, en reconnaissant la réalité, souhaitent véritablement coexister pacifiquement avec nous, alors il n'y a aucune raison pour que nous ne puissions pas nous asseoir en face d'eux", a déclaré M. Kim, selon l'agence de presse d'Etat KCNA.
"Je garde personnellement de bons souvenirs de l'actuel président américain, Donald Trump", a-t-il ajouté dans un discours prononcé durant le weekend devant le Parlement nord-coréen.
La Corée du Nord a procédé à six essais nucléaires entre 2006 et 2017 et a poursuivi depuis le développement de son arsenal malgré de lourdes sanctions internationales.
Pyongyang justifie son programme nucléaire militaire par les menaces dont il se dit l'objet de la part des Etats-Unis et de ses alliés, dont la Corée du Sud. En janvier, Kim Jong Un avait affirmé que ce programme se poursuivrait "indéfiniment".
Les déclarations de M. Kim interviennent un peu plus d'un mois avant une visite prévue de Donald Trump en Corée du Sud pour un sommet de l'Apec (Coopération économique Asie-Pacifique).
"Le moment choisi pour ces déclarations (...) semble calculé", a estimé Lim Eul-chul, de l'université sud-coréenne de Kyungnam. "Elles laissent entrevoir la possibilité d'un sommet surprise, tout en jouant sur le désir bien connu de Trump de remporter le prix Nobel."
- Endurance et résistance -
Kim Jong Un a estimé, selon KCNA, que les sanctions contre son pays n'avaient pas fonctionné. Au contraire, elles ont aidé la Corée du Nord à "devenir plus forte, à développer une endurance et une résistance qui ne peuvent être brisées par aucune pression", s'est-il félicité.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président américain Donald Trump se serrent la main, le 30 juin 2019 dans la zone de sécurité commune intercoréenne, Panmunjom ( AFP / Brendan Smialowski )
Donald Trump, qui a eu une rare série de rencontres avec Kim Jong Un lors de son premier mandat, s'est montré disposé depuis son retour au pouvoir en janvier à reprendre contact avec le dirigeant nord-coréen, qu'il a qualifié de "type intelligent".
Les deux hommes se sont rencontrés la première fois lors d'un sommet historique en juin 2018 à Singapour, la deuxième à Hanoï au Vietnam en février 2019 et la dernière fois sur la frontière entre les deux Corées en juin 2019. Mais jamais les Etats-Unis n'ont réussi à arracher à Pyongyang la moindre concession quant à un abandon de ses armes nucléaires.
"Le monde sait déjà très bien ce que font les Etats-Unis après avoir contraint un pays à renoncer à ses armes nucléaires et à se désarmer", a déclaré Kim Jong Un devant le Parlement, dans une apparente référence au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, tué en 2011 pendant une intervention de l'Otan contre son pays.
- Brouille Nord-Sud -
S'il s'est montré ouvert à une reprise du dialogue avec les Etats-Unis, M. Kim a en revanche dit n'avoir "aucune raison de s'asseoir à la table des négociations avec la Corée du Sud", alors même que le nouveau président sud-coréen, Lee Jae Myung, cherche à apaiser les tensions avec le Nord.
"Nous affirmons clairement que nous ne traiterons avec eux sous aucune forme", a déclaré Kim Jong Un.
Les relations Nord-Sud se sont fortement dégradées sous l'ex-président conservateur sud-coréen Yoon Suk Yeol (2022-2024), tenant de la ligne dure contre Pyongyang. Le Nord a depuis officiellement renoncé à tout projet de réunification, et a même dynamité d'anciennes routes et voies ferrées inter-coréennes construites lors de périodes de détente au cours des décennies précédentes.

Le président russe Vladimir Poutine (à gauche), son homologue chinois Xi Jinping (au centre) et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, le 3 septembre 2025 lors d'un défilé commémorant la fin de la Seconde Guerre mondiale, à Pékin ( AFP / Jade Gao )
Dans le même temps, Pyongyang s'est rapproché de Moscou, envoyant des milliers de soldats combattre sur le front ukrainien et signant un pacte de défense mutuelle l'an dernier.
La Corée du Sud craint que ce rapprochement n'aboutisse au transfert de Moscou vers Pyongyang de technologies militaires sensibles.
Kim Jong Un a marqué les esprits début septembre en assistant, aux côtés des présidents chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine, à un immense défilé militaire à Pékin pour le 80ème anniversaire de la défaite japonaise lors de la Seconde guerre mondiale.
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